Six personnes sans-abri isolées pour suspicion de coronavirus en Gironde

La préfecture a placé six personnes sans abri à l'isolement dans des chambres individuelles en Gironde. Elles sont suspectées d'être atteintes par le Covid-19. Les autres doivent pouvoir être hébergées, "si besoin, on réquisitionnera des hôtels" assure la préfète Fabienne Buccio.

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Comment respecter les règles d'hygiène et de confinement quand le chez soi n'existe pas ? Les centaines de personnes sans-abri doivent pouvoir trouver une solution d'hébergement, "mais pas en dortoir de 8 lits dans une seule chambre comme il en existe dans les foyers" prévient Vincent Bordas, l'un des responsables du Secours Populaire de la Gironde.

La préfète, Fabienne Buccio, a assuré cet après-midi suivre de très près la population de personnes sans domicile fixe et de migrants. La distribution de nourriture a repris malgré les contraintes des associations caritatives et "nous avons des places de defferrement pour les malades suspects" a t-elle affirmé, précisant que six sans-abris ont déjà été isolés, suspectés d'être atteints par le coronavirus.

Oui mais pour les autres ? "On a 130 places disponibles et si besoin on réquisitionnera des hôtels" dit la préfète tout en précisant qu'il n'en est pas question pour l'instant.

L'Union des Métiers des Industries de l'Hôtellerie de la Gironde (UMIH 33) confirme : "nous avons seulement été sollicités pour l'accueil du personnel médical et des forces de l'ordre et une centaine d'établissements a répondu présent. Cela permettra aux soignants d'être proche des hôpitaux, de limiter leurs déplacements et les risques de contacts avec leurs proches".

En revanche, l'UMIH 33 n'a pas été sollicitée pour l'accueil de sans-abris. "Cela pourrait poser des problèmes" prévient son président Laurent Tournier. 

A la mairie de Bordeaux, la deuxième adjointe en charge de la cohésion sociale, Alexandra Siarri, explique que des gymnases, des internats, des auberges de jeunesse peuvent être utilisés si la préfecture le décide.

L'accueil hivernal a été prolongé de deux mois et l'élue et son équipe se sont efforcés d'aider à la remise en route de l'aide sociale. "Plusieurs associations caritatives ont baissé voire interrompu leurs activités lundi suite aux recommandations sanitaires" explique t-elle, "il a fallu les aider à rouvrir pour assurer l'aide d'urgence, notamment alimentaire et ne pas désorienter les plus démunis".

Elle nous confie qu'un fond d'aide exceprtionnel devrait être débloqué pour aider ces associations. Et que des centaines de volontaires se sont fait connaître sur la plateforme je participe. bordeaux. fr pour donner un coup de main et remplacer les bénévoles habituels devant rester confinés chez eux.

Par ailleurs la mairie a demandé au groupe Suez de remettre en eau les quelques 60 fontaines de la ville (dont le fonctionnement est stoppé en hiver) "pour que les gens puissent venir s'y laver les mains". Elle a aussi réclamé que les squats puissent être également alimentés. 

Au Secours Populaire, "de nombreux bénévoles en chômage technique ou autre se sont manifestés pour remplacer nos volontaires âgés préférant rester confinés" se félicite Vincent Bordas. La distribution alimentaire est assurée normalement, les produits secs comme les produits frais.

L'équipe de livreurs les coursiers bordelais s'est également portée volontaire pour porter des colis alimentaires aux personnes âgées et handicapées qui n'osent plus sortir de chez elles.

Promiscuité pour les sans papiers dans les centres de rétention


Si certains centres de rétention comme celui d'Hendaye sont fermés depuis quelques jours, celui de Bordeaux est lui encore ouvert.

"Il a accueilli huit nouvelles personnes mercredi dont six transférées du centre basque" nous révèle la Cimade affolée par les conditions de promiscuité. "Il y a cinq chambres de 4 lits à Bordeaux pour huit personnes actuellement, les mesures de confinement et d'éloignement ne peuvent pas être respectées" déplore l'association d'aide aux migrants. 

Dans de nombreux cas les juges des libertés ordonnent la libération des sans papiers "vu qu'ils ne peuvent plus être expulsés, de nombreux pays ayant fermé leurs frontières aux personnes venant de France". "Mais il y en a toujours d'autres qui arrivent et ce sont des personnes souvent de santé fragile et vulnérables".

La Cimade réclame la fermeture temporaire de tous les centres de rétention en cette période de confinenement. "C'est aussi pour protéger les policiers qui n'ont pas de matériel, pas de gants, pas de masque".














 

 
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